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Les Origines du BOZENDO

La naissance du P’ou-Kia-Tö (ancien nom du Bo-Zen-Do) et sa rapide diffusion correspondent à un contexte particulier de l’histoire chinoise. Quelque part en Chine, sous la dynastie des Tcheou, à l’époque dite des « Royaumes combattants », vivait un des Sages, reconnu plus tard par l’histoire: Mo-Tseu.


Par un bref retour sur le temps, projetons-nous dans le passé politique et social de la Chine de cette période. Nous étions alors en pleine désagrégation de l’époque féodale et les Tcheou pressentaient déjà le crépuscule de leur puissance. Au sommet de l’édifice politique se trouvait la maison royale des Tcheou. Sous elle, s’étendaient des centaines d’Etats, chacun d’eux gouverné par une maison administrée par un seigneur, presque toujours apparenté au prince, maître du lieu et du peuple qui y habitait. Un système multiséculaire maintenu en place mais en cours de désintégration, (il sera aboli par la dynastie Tsin) ruiné par les luttes intestines et la décadence des mœurs.


L’effritement du pouvoir politique des aristocrates (Siao-Jen), le règne des intrigues du «Chou-Min» (la masse), facilités par cette période trouble, eurent raison des maisons princières tout comme celle, royale, des Tcheou elle-même. Le pourrissement de la structure politique fut tel qu’il atteignit toutes les couches sociales désagrégeant l’unité jadis instaurée. Les représentants des différentes principautés et des différentes branches du savoir, s’éparpillèrent alors dans la population laissant planer un climat d’insécurité sur tout le système social alors en vigueur. Les spécialistes de l’appareil militaire, qui formaient la pierre angulaire du régime, perdaient peu à peu, situations et titres. Ils se dispersèrent alors à travers le pays. Ces hommes, ces chevaliers errants furent connus sous le nom de «Hié» (Ronin en japonais). Afin de subvenir à leurs besoins, ils en étaient réduits à offrir leurs services à qui pouvait les utiliser. Parmi ceux-ci une minorité se distingua et décida de communiquer idées et clefs du savoir guerrier. Ils se hissèrent ainsi au rang de Maîtres professionnels. Mo-Tseu fut de ceux-là.


Originaire de la principauté de Song dans le Ho-Nam occidental, de nom de famille « Mo », de nom personnel « Zi », il vécut entre les années 479 et 380 avant J.C. « Mo-Zi » initialement, deviendra « Mo Tseu » (le Sage Mo) rapidement connu pour sa légendaire sagesse, appréciable tout au long de la lecture du « Mo-Tseu », recueil en 53 chapitres.





Son enseignement reposait sur la DHYANA (méditation) dont la qualité se vérifiait par ce qu’il appelait, les « tests de jugement », afin de déterminer l’exactitude ou non des principes énoncés. En accord avec ce Sage, tout principe devrait être soumis à trois tests à savoir: la véracité de sa base ou essence, sa possibilité d’être appliqué et sa force à l’épreuve du temps, moyennant quoi la pérennité en serait assurée.


Par le « Mo Tseu » et par d’autres sources de l’époque, nous savons que les Moïstes se donnèrent une organisation strictement disciplinée à l’instar de la doctrine militaire. Fait qui n’étonnera nullement sachant que l’école Moïste ou Mo-Kia émanait de la chevalerie, comme par exemple l’école Jou émanait des lettres ou encore celle des Taoïstes émanait des ermites. La Mo-Kia rassemblait les chevaliers Hié, spécialisés dans les Arts Martiaux et leurs principes.



Parmi ceux-ci se trouvaient d’anciens maîtres d’armes de clans féodaux et détenteurs de techniques secrètes passant par le combat au corps à corps, à l’épée, à la pique, au bâton, à mains nues, ainsi que sur la conduite de chars de guerre... Mo-Tseu leur proposa alors de réunir ces différents savoirs et moyennant ses tests de jugement, d’en codifier les méthodes. Fait sans précédent dans l’histoire chinoise des Arts Martiaux. Ce fut-là, du point de vue des experts, une des grandes originalités offertes par la Mo-Kia qui, sous l’impulsion de son Kiu-Tseu (grand Maître), put enfin tirer parti de tous ces enseignements épars. II établira, conjointement, un code très strict du chevalier ou Hié-To, connu plus tard, au Yamato (Japon), sous l’étiquette BushiDo. Son enseignement insistait, tout aussi bien, sur le progrès de la vertu morale (Jenn en Japonais), que celui de l’habileté et de la dextérité physique.


Mo-Tseu et ses disciples (180 à la fin de sa vie) plaçaient comme les Taoïstes de leur temps, au centre de leur philosophie sociale, le concept de non-­être (Tao en chinois, Do en japonais) et sa concentration dans l’individu, comme vertu naturelle de l’homme : Jenn. Contrairement aux purs taoïstes de l’école Tao-To, où le principe Tao est impersonnel, indéfinissable, essence de tous les principes, tout en étant lui-même en dehors de tout principe, Mo-Tseu, lui, faisait admettre l’existence de l’esprit en tant qu’entité, l’ensemble des esprits entités étant dominés, eux-mêmes, par un super Esprit. Une différence fondamentale, qui a fait se distinguer, tout au long de l’histoire, les « qualités humaines » de ses disciples, les amenant à s’éloigner du fatalisme alors à la mode.


Cette tradition de la Chine Antique fut longtemps, très, très longtemps, jalousement tenue secrète. Du Mo-Tseu, iI ne reste plus actuellement que 23 rouleaux. La perte en est attribuée, au cours des différentes invasions de la Chine par autant d’autodafés successifs des vainqueurs.


Quant à l’enseignement oral du P’ou-Kia-Tö, il dépassa les espérances du Grand Maître. Sa notoriété gagna progressivement toute la Chine et comme partout, fut l’objet de plagiat, appauvrissant d’autant l’esprit originel et dépouillant la méthode de son essence. Seuls quelques monastères retirés des grandes agglomérations, des dogmes, inspirés par la même quête, le même amour du TAO surent garder et perpétuer la tradition orale dans les principes originels enseignés par Mo-Tseu...



C’est là, dans un de ces temples reculés de la Chine des années 1930, qu'un marin français, du nom de Francis VIGOUREUX, fut le dépositaire de cette Enseignement multiséculaire.

En 1973, Francis VIGOUREUX débuta l'enseignement du P'ou-Kia-Tö en France, mais auparavant il lui donna une nomenclature japonaise et le renomma: BO-ZEN-DO.

Francis VIGOUREUX fit bénéficier au P’ou-Kia-Tö de son expérience dans les arts martiaux japonais (Judo, Yawara, Kendo), il conserva cependant toute l’essence chinoise de cette discipline. Il parvint à créer cet art martial particulièrement riche, qui embrasse les deux cultures martiales: chinoise et japonaise.

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